En Camargue

Première publication

Le récit a été publié pour la première fois dans Le Bien public des 24 juin et 8 juillet 1873 avant de paraître dans le recueil Robert Helmont en 1874.

Au même titre que « Les Étoiles », « Les Douaniers », « Les Sauterelles » et « Les Oranges », le texte d’« En Camargue » figure désormais dans l’édition Lemerre des Lettres de mon moulin (1879).

Résumé

Parti en Camargue à la chasse aux canards sauvages, le narrateur, décrit en cinq tableaux la nature qui l’environne et la vie quotidienne des gardes.

Extrait

Eh bien ! oui, j’en conviens, je suis un mauvais chasseur. L’affût, pour moi, c’est l’heure qui tombe, la lumière diminuée, réfugiée dans l’eau, les étangs qui luisent, polissant jusqu’au ton de l’argent fin la teinte grise du ciel assombri. J’aime cette odeur d’eau, ce frôlement mystérieux des insectes dans les roseaux, ce petit murmure des longues feuilles qui frissonnent. De temps en temps, une note triste passe et roule dans le ciel comme un ronflement de conque marine. C’est le butor qui plonge au fond de l’eau son bec immense d’oiseau-pêcheur et souffle… rrrououou !… Des vols de grues filent sur ma tête. J’entends le froissement des plumes, l’ébouriffement du duvet dans l’air vif, et jusqu’au craquement de la petite armature surmenée. Puis, plus rien. C’est la nuit, la nuit profonde, avec un peu de jour resté sur l’eau…

Eh bien ! oui, j’en conviens, je suis un mauvais chasseur

Lien

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