Première publication
Le récit a été publié pour la première fois dans Le Bien public du 10 juin 1873 avant de paraître dans le recueil Robert Helmont en 1874.
Au même titre que « Les Étoiles », « Les Douaniers », « Les Sauterelles » et « En Camargue », le texte des « Oranges » figure désormais dans l’édition Lemerre des Lettres de mon moulin (1879).
Résumé
L’auteur commence par évoquer les oranges qui envahissent les rues de Paris au moment de Noël. Le chroniqueur se souvient ensuite des orangers qu’il a admirés en Algérie et en Corse.
Extrait
Mais mon meilleur souvenir d’oranges me vient encore de Barbicaglia, un grand jardin auprès d’Ajaccio où j’allais faire la sieste aux heures de chaleur. Ici, les orangers, plus hauts, plus espacés qu’à Blidah, descendaient jusqu’à la route, dont le jardin n’était séparé que par une haie vive et un fossé. Tout de suite après, c’était la mer, l’immense mer bleue… Quelles bonnes heures j’ai passées dans ce jardin ! Au-dessus de ma tête, les orangers en fleurs et en fruits brûlaient leurs parfums d’essences. De temps en temps, une orange mûre, détachée tout à coup, tombait près de moi comme alourdie de chaleur avec un bruit mat, sans écho, sur la terre pleine. Je n’avais qu’à allonger la main. C’étaient des fruits superbes, d’un rouge pourpre à l’intérieur. Ils me paraissaient exquis, et puis l’horizon était si beau. Entre les feuilles, la mer mettait des espaces bleus éblouissants comme des morceaux de verre brisé qui miroitaient dans le brume de l’air.
Liens
Consulter l’œuvre intégrale (gallica.fr)
Écouter le récit (litteratureaudio.com) – Donneuse de voix : Romy Riaud