Nostalgies de caserne

Première édition

Le récit a été publié pour la première fois dans L’Événement du 7 septembre 1866.

Repris dans le recueil des Lettres de mon moulin (1869).

Résumé

Ce texte constitue la conclusion des Lettres de mon moulin. « Nostalgies de caserne » répond ainsi au premier récit du recueil « Installation ».

En effet, en entendant le tambour de Pistolet, le narrateur repense avec nostalgie à la vie parisienne qu’il critiquait pourtant au début de l’œuvre : « Comment voulez-vous que je le regrette, votre Paris bruyant et noir ? » (« Installation »).

Extrait

Ran plan plan ! Ran plan plan !

« Oh ! le bois de Vincennes, les gros gants de coton blanc, les promenades sur les Fortifications… Oh ! La barrière de l’École, les filles à soldats, le piston du Salon de Mars, l’absinthe dans les bouis-bouis, les confidences entre deux hoquets, les briquets qu’on dégaine, la romance sentimentale chantée une main sur le cœur ! … »

Rêve, rêve, pauvre homme ! ce n’est pas moi qui t’en empêcherai… ; tape hardiment sur ta caisse, tape à tours de bras. Je n’ai pas le droit de te trouver ridicule.

Si tu as la nostalgie de ta caserne, est-ce que, moi, je n’ai pas la nostalgie de la mienne ?

Mon Paris me poursuit jusqu’ici comme le tien. Tu joues du tambour sous les pins, toi ! Moi, j’y fais de la copie… Ah ! les bons Provençaux que nous faisons ! Là-bas, dans les casernes de Paris, nous regrettions nos Alpilles bleues et l’odeur sauvage des lavandes ; maintenant, ici, en pleine Provence, la caserne nous manque, et tout ce qui la rappelle nous est cher ! …

Huit heures sonnent au village. Pistolet, sans lâcher ses baguettes, s’est mis en route pour rentrer… On l’entend descendre sous le bois, jouant toujours… Et moi, couché dans l’herbe, malade de nostalgie, je crois voir, au bruit du tambour qui s’éloigne, tout mon Paris défiler entre les pins…

Ah ! Paris ! … Paris ! … Toujours Paris !

Lien

Consulter l’œuvre intégrale (gallica.fr)