Première édition
Nouvelle publiée dans Le Figaro en octobre 1869.
Reprise dans le recueil des Lettres de mon moulin (1869).
Résumé
Le bouvier d’un monastère du Midi tombant en ruine fabrique un élixir qui redonne l’aisance à la communauté. Trop heureux de profiter de cette richesse retrouvée, les moines ferment les yeux sur le comportement d’ivrogne du père Gaucher.
Extrait
Effectivement, à partir de ce moment-là, tous les soirs, à la fin des complies, l’officiant ne manquait jamais de dire : « Prions pour notre pauvre père Gaucher, qui sacrifie son âme aux intérêts de la communauté… Oremus, Domine… » Et pendant que sur toutes ces capuches blanches, prosternées dans l’ombre des nefs, l’oraison courait en frémissant comme une petite bise sur la neige, là-bas, tout au bout du couvent, derrière le vitrage enflammé de la distillerie, on entendait le père Gaucher qui chantait à tue-tête :
« Dans Paris il y a un père blanc,
Patatin, patalan, tarabin, taraban ;
Dans Paris il y a un père blanc
Qui fait danser des moinettes,
Trin, trin, trin, dans un jardin ;
Qui fait danser des… »
… Ici le bon curé s’arrêta plein d’épouvante : « Miséricorde ! si mes paroissiens m’entendaient !… »
Bibliographie
René NOUAILHAT, « Religion sans croyance. Sur quelques figures ecclésiastiques des Lettres de mon moulin », Le Petit Chose, n° 95, 2006, p. 7-19
Roger RIPOLL, « Enfers et paradis de Daudet », Le Petit Chose, n° 95, 2006, p. 33-43
Lien
Consulter l’œuvre intégrale (gallica.fr)