Le Sous-préfet aux champs

Première publication

Ballade en prose publiée dans L’Événement du 13 octobre 1866 en même temps que « La Mort du Dauphin » (Neuvième lettre).

Reprise dans le recueil des Lettres de mon moulin (1869).

Résumé

M. le sous-préfet doit prononcer un discours lors du concours régional de Combe-aux-Fées. L’inspiration lui manque. En chemin, il s’arrête dans un petit bois afin d’y rédiger son intervention. Le fonctionnaire est en réalité un poète. La nature environnante l’incite à composer des vers plutôt qu’à écrire son fameux discours.

Extrait

« Messieurs et chers administrés », dit le sous-préfet de sa voix de cérémonie… Un éclat de rire l’interrompt ; il se retourne et ne voit rien qu’un gros pivert qui le regarde en riant, perché sur son claque. Le sous-préfet hausse les épaules et veut continuer son discours ; mais le pivert l’interrompt encore et lui crie de loin : « À quoi bon ? – Comment ! à quoi bon ? » dit le sous-préfet, qui devient tout rouge ; et chassant cette bête effrontée, il reprend de plus belle : « Messieurs et chers administrés… »

« Messieurs et chers administrés… » a repris le sous-préfet de plus belle ; mais alors, voilà les petites violettes qui se haussent vers lui sur le bout de leurs tiges et qui lui disent doucement : « Monsieur le sous-préfet, sentez-vous comme nous sentons bon ? » Et les sources lui font sous la mousse une musique divine ; et dans les branches, au-dessus de sa tête, des tas de fauvettes viennent lui chanter leurs plus jolis airs ; et tout le petit bois conspire pour l’empêcher de composer son discours.

Bibliographie

Roger Bellion, « Un mythe mais un personnage : “Le Sous-préfet aux champs d’Alphonse Daudet” », Administration, 68,1970, p.81-83

Lien

Consulter l’œuvre intégrale (gallica.fr)

Écouter la ballade (litteratureaudio.com) – Donneur de voix : René Depasse