La Diligence de Beaucaire

Première publication

Nouvelle publiée dans Le Figaro du 16 octobre 1868. À l’origine, « Installation » et « La Diligence de Beaucaire » ne formaient qu’une seule œuvre, première des Lettres de mon moulin.

Reprise dans le recueil des Lettres de mon moulin (1869).

Résumé

Au cours d’un trajet dans une diligence, un boulanger expose aux voyageurs qui l’accompagnent (dont le narrateur) le caractère volage de la femme du rémouleur. Le boulanger semble éprouver un certain plaisir à raconter les liaisons adultères de l’épouse, alors que le mari, lui aussi présent dans la diligence, souffre en silence et le supplie de se taire.

Extrait

La discussion était finie ; mais le boulanger, mis en train, avait besoin de dépenser le restant de sa verve, et, se tournant vers la malheureuse casquette, silencieuse et triste dans son coin, il lui vint d’un air goguenard : « Et ta femme, à toi, rémouleur ?… Pour quelle paroisse tient-elle ? »

Il faut croire qu’il y avait dans cette phrase une intention très comique, car l’impériale tout entière partit d’un gros éclat de rire… Le rémouleur ne riait pas, lui. Il n’avait pas l’air d’entendre. Voyant cela, le boulanger se tourna de mon côté : « Vous ne la connaissez pas, sa femme, monsieur ! une drôle de paroissienne, allez ! Il n’y en a pas deux comme elle dans Beaucaire. » Les rires redoublèrent. Le rémouleur ne bougea pas ; il se contenta de dire tout bas, sans lever la tête : « Tais-toi, boulanger. »

Liens

Consulter l’œuvre intégrale (gallica.fr)

Écouter la nouvelle (litteratureaudio.com) – Donneuse de voix : Romy Riaud